Terenez a écrit:Pour les pieds de palmier à sucre et de bambou, je ne suis pas certain que l'importation en France soit légale. Mais bon !
Plusieurs règlementations sont susceptibles de s'appliquer: l'une concerne l'état sanitaire du matériel végétal, l'autre la protection de la biodiversité locale.
Côté sanitaire, normalement, les végétaux qui entrent en France devraient être munis d'un passeport phytosanitaire, document officiel délivré par le ministère local de l'agriculture au vu d'examens visuels ou des résultats de tests sérologiques u moléculaire de détection, garantissant que ledit végétal est exempt de parasite réglementés chez nous ( en gros, des véroles qu'on n'a pas - encore- chez nous et qu'on ne tient pas à y introduire, ou d'autres qui y sont déjà amis qu'on ne veut pas voir s'étendre, et contre lesquelles il existe donc des mesures dites de 'lutte obligatoire', dont l'interdiction d'importation de matériel végétal contaminé est la plus évidente).
Néanmoins, cette disposition est assez théorique, et ne s'applique en pratique qu'aux végétaux commerciaux, ou à ceux rapportés par des particuliers et très visibles, au point que le douanier ne peut pas les rater. Y échappent par contre presque complètement les petits végétaux ramenés 'sous le manteau', et qui peuvent cependant s'avérer tout comme les grands porteurs des véroles sus-nommées.
Coté biodiversité, la protection de la biodiversité native a été pour la première fois formalisée par le protocole dit de Rio, ratifié lors du sommet mondial sur la biodiversité et le climat du même lieu. Ce protocole a depuis été revu et amendé, et est devenu celui de Nagoya. C'est un texte juridiquement très complexe, mais le principe est que chaque pays réglemente à sa guise l'accès aux ressources vivantes qu'il recèle, que quiconque souhaite accéder à ces ressources et/ou aux avantages qu'elles peuvent offrir ( plantes à vertu médicinales par exemple) doit obtenir l'accord du pays concerné, et doit partager les avantages tirés de l'utilisation de ces ressources avec le pays détenteur initial, mais aussi avec les populations ou individus indigènes détenteur du savoir expert relatif aux propriétés de ce matériel ( vertu curative, risques, etc...).
Cela signifie en pratique que pour importer ses palmiers ou ses bambous, Terenez devrait avoir un passeport phytosanitaire pour chaque plante ou lot de plante, et être en règle avec les dispositions cambodgiennes (et françaises) découlant de l'accord de Nagoya. Ni l'un ni les autres ne sont parfaitement aisés à obtenir, voire à respecter dans l'esprit comme dans la lettre, donc le mieux est je crois de s'abstenir, et de passer par son pépiniériste ou sa jardinerie locale pour toute activités de jardinage en plein air.
J'ai passé quelques années, avec persévérance mais sans grand succès hélas, à tenter d'expliquer à ma Maman que ce n'était pas une très bonne idée de ramener en douce un cocotier de Ceylan, des boutures du Pérou ou des plantes racinées de Thaïlande.