Bonne année à tous !
Il faut que je vous tienne au courant de la suite de l'histoire du Wizz.
Pendant les vacances, j'ai pu me rendre chez Pourquoipas.
Il m'attendait dans sa maison, toute proche des marais de Loire et de la Grande Brière.
Comme j'étais assez pressé (près de 4 heures de route pour venir, autant en perspective pour rentrer), j'ai décliné son offre de boire d'abord un café. Je préférais charger le bateau, et repartir avant la nuit. Même si je repartais vers l'ouest, en hiver la nuit tombe vite.
Sauf que Pourquoipas est quelqu'un de très sympathique, et qui, mine de rien, en connaît un rayon sur la navigation et sur la vie des marais.
Une petite vingtaine de minutes nous a suffit pour charger le bateau, même si la tache a été un peu compliquée par ses deux adorables chiens. Dès que l'on se penchait pour fixer une sangle, ils en profitaient pour essayer de nous débarbouiller !
Il faut dire que ces deux chiens ont un passé douloureux. Mais, apparemment, Pourquoipas à su leur redonner confiance dans l'espèce humaine...
Finalement, les vingt minutes n'ont pas suffi : trois heures et demie après, nous étions toujours attablés, discutant des avantages comparés du Capelan et du Cabochard.
Avant, nous avions passé en revue les différents types de pêche dans le marais, parlé de l'invasion des écrevisses américaines qui prennent la place des écrevisses locales.
Maintenant je citerai les propos de Pourquoipas, si on me demande quel est l'inconvénient de cette espèce invasive. Car les écrevisses américaines semblent être plus avantageuses, car elles sont plus grosses !
Réponse de Pourquoipas : "Quand tu présentes le plat de fruits de mer, entouré d'écrevisses américaines, tout le monde se précipite sur la "garniture". Mais ensuite, personne n'en redemande...!
En fait, ça fait joli dans le plat. Et puis il faut les pêcher, quitte à les jeter, pour éviter qu'elle ne fasse complètement disparaître l'espèce locale.
On a parlé d'autres sujets en rapport avec l'eau douce et salée.
Les gens qui habitent près des marais semblent plus contemplatifs que ceux de la côte.
Peut-être que leur vie s'écoule comme s'écoule l'eau des canaux : lentement...
Mais dehors, le pale soleil d'hiver commençait à décliner. Il fallait partir.
Un petite tape affectueuse aux deux chiens, une poignée de main à leur propriétaire, et j'ai repris la route vers le nord-ouest, que j'ai rejoint, assez tard dans la nuit.
Le lendemain, j'ai fait l'état des lieux de ce que j'avais ramené.
Le gréement est complet : le mât en deux parties avec ses haubans, le foc et la grand-voile. Manque le palan de grand-voile.
Quand à la coque, elle a été vidée de tout l'accastillage (c'est ainsi qu'on l'a donnée à Pourquoipas).
Tout ceci n'est pas grave car pendant le trajet retour, j'ai pensé à ce qu'il m'avait dit : il avait l'intention de faire de la coque, un bateau d'aviron.
Bon, un bateau d'aviron avec un petit mât pour mettre une petite voile, pour rentrer, ce n'est pas mal non plus. Essayons le mât.
Là, Argbbb ! C'est drôlement lourd tout ça ! Un jour on m'a donné un mât cassé de Laser, et bien c'est beaucoup plus léger que ce mât de Wizz. Il faut dire que l'échantillonnage n'est pas le même. Là, c'est du costaud ! par contre, je n'aimerais pas dessaler avec un tel poteau ...
Passons à la coque, pour voir comment lui faire un chariot de mise à l'eau (pour ne pas à avoir à immerger les roues de la remorque de route).
Là, Re-Argbbb ! Si la coque se manipule avec deux doigts quand elle est sur sa remorque, une fois descendue, elle pèse le poids d'un âne mort !
Je réussis à la mettre sur la tranche, contre la haie, en poussant un "Han" d'haltérophilie .
Comme elle est là, j'en profite pour faire deux photos de la carène.
Une vrai carène de bateau du Vendée Globe !
Bon, finalement, il y a plus de travaux à faire que prévu : il va falloir tirer au clair cette histoire de sur-poids.
Peut-être de l'eau s'est-elle introduite entre les deux coques, par le puits de dérive qui a été bricolé (le puits de dérive, c'est le point faible des Wizz).
Il faut donc que je vois ce que la coque seule, donne sur l'eau.
Donc, direction la vasière.
Mais là-bas, impossible d''amener la coque près de l'eau : c'est vraiment trop lourd, et je ne veux pas mettre l'essieu dans l'eau.
Bizarrement, il est très facile de faire pivoter la coque sur elle même. C'est même plutôt rigolo de voir comment ça tourne ! Alors que si on essaye de tirer, on a l'impression de tirer de la fonte ! j'ai soulevé la coque, plusieurs fois, pour voir si elle était bloquée par un caillou. Mais non, cette coque a une forme pour tourner sur elle-même, pas pour avancer !
Alors, à force de gigoter le bateau de droite à gauche, et de gauche à droite, j'arrive à l'approcher suffisamment près d'un piton, le long du mur de soutènement du champ.
Si je ne peux aller à l'eau, l'eau viendra au bateau (à la prochaine grande marée).
Entre-temps, j'aurai posé un banc provisoire et des supports de dame de nage pour faire un petit essai à l'aviron.
Pour l'emplacement du banc, il vaudra voir l'équilibre sur l'eau. Pour les supports de dame de nage, il suffira de les fixer à l'extérieur de la coque.
Pourquoipas: merci encore.