C'est vraiment marrant comme engin.
On sent le gars qui avait envie de construire tout de A à Z (l'hélice par exemple).
Ça serait super si tu arrivais à le faire remarcher.
Ça me rappelle les membres de ma famille paternelle, qui habitaient dans une petite ville où il y avait une fonderie et une usine de fabrication de charrues.
Une grande partie de la prospérité de la ville venait de ces deux usines et c'était le principal employeur local.
C'était incroyable l'ingéniosité qu'ils avaient à construire des mécaniques déjà inventées, mais qu'ils n'avaient pas les moyens de s'acheter... ou pas envie d'acheter...
Dans les années 50-60, le souvenir de la guerre et des privations qu'elle avait engendrées n'étaient pas si loin. On avait manqué de tout et l'imagination avait été au pouvoir pour essayer de garder un niveau de vie "acceptable".
Il fallait aussi qu'ils occupent leur loisirs à créer, à se prouver à eux même qu'ils étaient capables d'être autre chose que des exécutants.
Même s'ils étaient fiers de travailler dans la plus grosse usine de charrues de France.
Il y avait des plans d'eau réputés pour la pêche dans les communes avoisinantes. Et la pêche à la ligne était aussi un loisir apprécié par ces ouvriers.
Ils pêchaient de la rive, ou à bord de barques en bois à fond plat.
Bien que je n'ai jamais vu de moteurs sur ces bateaux (ils étaient amarrés à quelques mètres de la rive), ils auraient pu être construit par ce genre de personnes...
Le dimanche après-midi, après le repas dominical, les hommes partaient au fond du jardin ouvrier, dans le cabanon qui y avait été aménagé. Et le propriétaire du lieu montrait sa dernière réalisation.
L'objet était jaugé, ausculté, soupesé.
En peu de mots on y voyait déjà des améliorations à apporter. Modifications immédiatement critiquées positivement.
Quand on avait suffisamment disserté sur la nouvelle création, tout ces hommes sortaient du cabanon.
Les conversations sur le bien fondé ou non de l'objet continuaient, jusqu'à ce qu'ils retrouvent les dames qui étaient restées tricoter et bavarder, à l'ombre de la tonnelle s'il faisait beau.
L'inventeur-fabricant avait de quoi faire, jusqu'au prochain repas chez lui.
Tranche de vie...
Marin de marée basse.