C'est même encore plus compliqué que ça, je crois.
On peut discuter longtemps sur la qualité des produits et les normes.
D'abord, personne n'a réellement les mêmes critères concernant ce qu'est la qualité d'un produit alimentaire. Parmi les critères objectifs, on peut identifier sa valeur nutritive ( en clair, ce pour quoi il est fait, puisqu'on mange pour se nourrir d'abord), ses qualités nutritionnelles ( ce qui est un peu différent, puisque ca fait alors plutôt référence à ses impacts à court ou moyen terme sur la santé du consommateur - ce qu'on désigne maintenant avec le Nutriscore par exemple), ou sa qualité sanitaire (absence de contaminants ou de pathogènes. Parmi les critères subjectifs, le goût, la couleur, etc...
Il faut reconnaitre que les produits d'aujourd'hui sont sûrs sanitairement ( il suffit de regarder le nombre très réduit d'intoxications alimentaires pour s'en convaincre), définis nutritionnellement. C'est le résultat d'un certain nombre de normes qui permettent de garantir ces qualités. Il est par contre très compliqué de définir une norme de gout - puisque personne ne ressent exactement la même chose en mangeant le même produit.
Donc, l'Europe (et les Etats) sont dans leur rôle en définissant des règles garantissant une qualité objective minimale aux produits alimentaires. Ils peuvent également (et le font) définir des 'signes de qualité' ( les appellations, labels, etc), mais c'est au consommateur de se renseigner pour savoir ce que chacun de ces signes recouvre - et ça me semble normal, même si bien peu font la démarche ( je suis convaincu que 80% des consommateurs de bio ne savent pas ce qu'est réellement le cahier des charges de l'AB). Ils ne peuvent par contre pas statuer sur des critères subjectifs, et moins encore nous imposer ce que nous devons manger...
Quant au prix, c'est une autre affaire. Vous avez sans doute remarqué que la part du budget des manages consacré à l'alimentation est en baisse constante depuis près d'un demi siècle ( il est maintenant en moyenne de moins de 10 % des revenus). Tant que les gens préfèreront investir dans leurs vacances ou le dernier modèle de bagnole, de téléphone portable ou de batal, ils rechercheront des produits alimentaires pas trop chers pour dégager le budget nécessaire au reste. Mais c'est là encore un choix personnel - au moins pour ceux qui disposent d'un revenu correct. Il n'y a là aucun jugement de ma part - juste une explication de la manière dont l'industrie agro-alimentaire fournit le marché avec ce qu'il demande: des produits sûrs, pas chers, et souvent insipides pour ne déplaire à personne.
Donc, ne crachons pas trop dans la soupe de l'Europe et du législateur, ni dans celle des fournisseurs de nourriture, et prenons nous aussi nos responsabilités. On peut préférer 'le temps d'avant', mais on mourrait plus jeunes et plus de gens manquaient de nourriture.
Fin de cette digression.