de L'Improbable » Lun Sep 07, 2020 12:24 pm
La journée s annonce dure: le baromètre chute, le vent forci, les vagues énormes tout le long du horizon et déferlent autour. A ce moment je me suis dit ce sera très bien si j arrive. Je n ai pas eu peur, mais beaucoup d appréhension par ce que je savais que dans ces conditions toute défaillance, erreur va être coutante. Bonus, remonter contre le vent dans des conditions pareils.
Le vent atteint environ 40 nds dans les rafales et les vagues sont deja plus grandes que la longueur du bateau et déferlent, c est a dire que si je ne prends bien les lames ou je ne peut pas manœuvrer le chavirage est presque sur. Dans ce cas le bateau s avait redressé, avec ou sans gréement, par contre je n étais pas très rassuré pour moi...
Avec la GV sur 2-ième ris et le grand génois réduit a la taille d un torchon, on a eu assez portance pour monter les vagues et je faisais toujours attention a accélérer chaque fois le bateau dépassait le sommet pour conserver la marge d énergie pour éviter si un déferlant ne tombait dessus. Je étais colle a la barre. Vague après vague, en haut la vue était magnifique: des milles et des milles d Ocean, les énormes creux ensoleillés. Apres midi je vois la cote armoricaine et les creux sont amplifiés par les hauts fonds.
L ancien GPS montre qu on recule vers l Est tant que nous cherche avancer vers l Ouest, puis Sud-Ouest. C est evident que tirer des bords de 180-185 deg ne serve a rien pour l instant et que avec l inverse de marée ca sera possible de tenir, voir avancer. J avais trois options: tourner le dos et fuir vers l Est, mettre le cap pour l Angleterre ou essayer d avancer. Je ne voulais pas fuir vers l Est vers Guernesey ni retourner vers la cote anglaise. Je risque dérouler un peu de génois pour essayer et petit a petit on commence a avancer. A 20 heures, après 14 heures de tempête le vent ne consent encore mollir par contre les creux ont monte encore par l effet vent Ouest contre marée mais on s approche.
Je surveille la cote, je vois deux phares, parfois trois, le plus grand devrait être les Heaux de Brehat. Bord après bord on avance vers l Ouest.
Pendant la nuit, environ 3 h le matin, un déferlant ne brise et le pont avant est immergé et le capote baille a mouillage saute mais reste retenu par la corde sécurité. Je bloque la barre et fonce sur la pont pour essayer le remettre en place avant qu il part. Les deux mains sur les mains curantes et les haubans, je ne peut me tenir debout. Sur la plage avant je me couche sur le pont presque je me tiens aux chandelles filières et me cale les pieds ou je peut pour rester accroche et essaye avancer vers le but mais le bateau est secouée et encaisse des paquets de mer. Un moment cale sur le pont le suivant je me retrouve moitié dans l eau, immergé jusque la taille - dehors le bateau. Je me tire en arrière et accroche aux haubans sur le bord sous le vent je remonte debout. Je fais une deuxième essay mais avant de mettre le main sur le panneau nous sommes couches avoir encaisser un autre paquet et le panneau est emporte. Au moins j ai essaye. Je recule vers l arrière du bateau, toujours cale avec les mains accrochées aux haubans, mains courants et puis la capote descente pour retrouver la sécurité du cockpit mouille, trempé mais sur le bateau. J espère le cloison va résister. Quand j allume la torche pour verifier le compas, je vois le cockpit est rouge avec des traces de sang. A ce moment je me red compte que les mains sont blessés.
Vers 6 h je crois observer le Triagoz loin puis un petit phare plus a l Est: ca doit être l Ile aux Moines - suis heureux. Le vent a molli pas mal, et la mer s est un peu calme aussi. J étais épuisé après 36 heures de veille pendant que je n ai rien manger mais réussi me hydrater pas mal. Je voulais venir par le chenal Est entre la cote et Ile Tome, pour un trajet direct mais une fois le soleil lève je me rend compte que on a derive trop vers le Ouest et j étais a quelques milles au large des Sept Iles donc faudra mettre cap au Sud, puis rentrer par le chenal d Ouest. Le vent vient se tourner, S-Ouest. Il ma fallu presque une heure pour larguer un ris, dérouler le génois et me diriger vers la cote au près, tellement j étais fatigue. Je ma suis dirige parmi les isles, toujours en veille pour les cailloux et hauts fonds mais normalement il y a assez d eau après la chart du coin.
Arrive devant le point de la Chateau je contacte le Port par VHF - ferme a cause du tempête. Le lendemain aussi. Ils vont ouvrier dans trois jours pour me laisser entrer. Suis content me mettre sur une bouée d attente.