Et voilà ! C'est fait ! Tout ce travail réalisé pour effectuer la remonté de l'Aulne maritime via la Route du Sable. Un seul mot pour tout résumer : génial. Le bateau est bien fichu bien que puissant et se comporte très bien à la voile et à l'aviron, bien que mes avirons de 2.20 m soient un poil courts, ça fait le job, mais ça pourrait être mieux. Tout est bien conçu à bord et tout tombe naturellement sous la main. Le mâtage / démâtage à flots est facile, hissage, étarquage et affalage se font sans souci, les virements de bords sont rapides et le bateau accélère à la moindre risée. Par contre au vu de sa puissance, il faut bien lire le plan d'eau et le 1er ris est pris très tôt.
Bref, malgré une météo capricieuse et fraîche, j'ai donc pu réaliser ma 1ere Route du Sable après avoir couru après pendant un long moment. L'As de Carreau était destiné à ça, mais ma vie professionnelle d'alors ne m'a permis pas d'en faire 2, et après j'ai changé de support... Encore merci à Gwengolo de m'y avoir invité !
Donc, rendez vous à Trégarvan ver 9.30 pour la mise à l'eau. Mâtage effectué, je recule et mets à l'eau. Chose amusante, devant la promptitude de ma marche arrière, on m'attends en haut de la cale en me tendant les clefs d'un ensemble à mettre à l'eau !
Bref, tout le monde est sur l'eau et on décolle, avec, pour ma part 1 ris dans la misaine. Bien m'en a pris car on s'est fait prendre par une risée monumentale et soudaine. Grosse trouille à bord. Le bateau est parti en survitesse, et sous la poussée du vent commençait à piquer du nez, le boudin d'écume formée par la vague d'étrave touchait le bandeau vert. Tout choqué en grand, et franchement, je pensait que tout allait s'arrêter là, moi, je voyais le mât partir, ou mon collage de pied mât s'arracher... Mais tout a tenu, même mes gueules de raie !
Un rapide coup d'oeil sur mon arrière et j'amène la misaine et déborde les avirons : il faut remonter au vent pour porter assistance à un Ilur. Le propriétaire de l'Aber qui était devant moi, me voyant faire, et au vu de mes gestes comprend la situation et fait de même. Nous arrivons auprès de l'Ilur en même temps qu'un Seil motorisé et qu'un Mirror. à l'équipage féminin. Transfert du personnel à bord du Seil, le seul ayant un moteur, et redressage de l'Illur chaviré. Affalage de sa misaine et mon Guppy sur son babord et l'Aber sur son tribord, nous faisons le peu de route nécessaire pour aller nous échouer sur la berge et commencer à vider le bateau...
Pas de casse, juste la perte des dames de nage, et un équipage trempé. L'équipage du Seil propose de remorquer l'Ilur sur Trégarvan, et les autres équipages, un peu douché par l'expérience décide de remonter, eux aussi sur Trégarvan. Ce doit être devant ma tête un peu dépitée que les gars du Seil me disent que de toutes façons, eux, repartiront et remonteront au moteur, vu l'heure, et que donc, si je veux continuer, pas de souci. Quand ils me rattraperont, ils me passeront une remorque pour rattraper le reste de la flottille partie de Dineault...
Je repars donc seul. Je largue le ris, le vent étant tombé et arme les avirons pour rejoindre une zone de vent. Et c'est parti ! Et bien ça a quelque chose d'assez angoissant de remonter une rivière que l'on ne connait pas et sans aucun bateau visible devant ni derrière ! Enez Glas file un os entre les dents dans la longue ligne droite avant d'attaquer les méandres. Les gars du Seil me rattraperont dans le dernier méandre avant la Douphine. Passage de remorque à la volée et on passe le long la voie express et on tombe sur la queue de la flottille ! Marche bien ton canot me diront les gars du Seil qui, eux aussi, commençait à angoisser de ne pas me voir et se disaient qu'ils m'avaient peut être loupé ! Ils ne pensaient pas me connecter si haut...
Arrivé au milieu de la flottille ils me demandent si je veux continuer à la voile (au près), mais pour le coup, ma motivation, douchée par un grain monumental, je continue en remorque jusqu'au quai des sabliers en aval de Guily Glas où nous faisons une halte. Au bout de 3/4 d'heures de pose, nous repartons à la voile et nous présentons dans l'écluse de Guily Glas.
Une fois l'écluse remplie, nous sommes sassés et entrons dans le bief de Port Launay tout le monde re-hisse les voiles pour atteindre les quais de Port Launay, où l'apéro nous attends ainsi que les équipages rentrés trop tôt sur Trégarvan !
Pendant l'apéro, beaucoup découvre que mon bateau est un Bénéteau... avec "ha bon ? Bénéteau fait des bateaux comme ça ?" Je passe la soirée à expliquer d'où je suis parti et ce que j'ai fait, et je pense que je suis passé pour un doux dingue !
Bref, arrive le moment où je m'éclipse en leur disant à demain...
Ben moi, j'y trouve comme un goût de pomme... non ?