Nous avons eu la chance de naviguer une semaine en Grèce, invité par nos enfants. Le bateau était un Océanis 51.1, on reste chez Bénéteau. Nous étions à 8 avec beaucoup de place, 4 chambres doubles, une chambre 2 bannettes plus la cabine dite du skipper dans la pointe avant, 4 douches et autant de wc. C'est très confortable, groupe électrogène, clim et chauffage que l'on a pas utilisé, on est loin de notre Escapade ou l'absence de toutes ces modernités, nous évite autant de pannes potentielles. Cabine confortables mais plus faite pour le port ou la pétole que pour le gros temps. Le bateau de quasi 16m est lourd, plus de 14 tonnes lèges et sans doute proche de 16 tonnes avec gaz-oil, eau, matos, vivres et équipage. Dans la version que nous avions, il était peu toilé, autour de 120kg/m² de voilure contre 110/kg/m² pour l'Escapade. Génois pas très grand et surtout auto vireur sur rail, trop court bilan, impossible d'avoir un réglage correct, le point d'écoute ramène le flux d'air en turbulence avec la GV. On a utilisé une bretonne pour écarter le génois, c'était un peu mieux mais toujours trop pincé même en larguant l'écoute qui faisait office de barber. Côté GV, pas mieux, pas de rail d'écoute mais un palan à 2 poulies sur le rouf, là encore, impossible de régler correctement le creux de la GV qui prend des allures de sac à patates dès que l'on va au delà du bon plein. Prise de ris automatique, normalement cela marche bien quand c'est bien entretenu mais si pas le cas, cela ne demande qu'à coincer, compliquant hissage et pliage de la GV. Heureusement que nous étions nombreux pour décoincer. Tous les bateaux vu dans la marina du départ, sont montés comme ça, la facilité est largement privilégiée à l'efficacité.
La région est réputée pour être très ventée, en été c'est le meltem, en hiver cela peut aussi souffler fort du nord et faire assez froid. On n'a pas eu beaucoup de vent, maxi du 4 à tout petit 5, mais aussi du 1 à 2 et même du 0. Avec la longueur du bateau, dans le 4 5 on arrive à faire du 7 n avec des pointes à 8 mais la moyenne reste bien en dessous et la bourrique est souvent appelée à la rescousse. On a toujours pu manger dehors du matin au soir dans le cockpit avec une toile qui s'installait juste en toit au port,
Des îles partout mais cela plonge au ras de la côte, 30 m et plus de fond à 50 m des falaises, des paysages magnifiques et des ports pour nous tout seuls. Pas de catways, l'amarrage se fait cul au quai avec sur l'avant soit sur pendille ou sur ancre. C'était facile, on a amarré long du quai la moitié du temps, on était les seuls et quand c'était cul au quai, on avait toute la place et pas de vent fort. A la belle saison, c'est une autre histoire, 3 fois plus de bateaux que de places de port à flot, il faut arriver tôt pour espérer trouver une place, se glisser marche arrière avec un chausse pied dans un espace ou les parbats du voisin viennent en compression sur votre coque avec un meltem qui souffle à 6 ses jours de clémence, heureusement beaucoup de possibilité de mouillage à condition de les choisir bien abrités.
Cela a été une semaine familiale très sympa mais je n'y naviguerais jamais aux beaux jours vu le monde qu'il y a à ces époques. Aucun rêve d'avoir un plus grand bateau, je n'apprécie que plus d'avoir un bateau simple sans tous ces artifices de modernité, coûteux et fragiles qui ne supporteront pas de vieillir.