Terenez a écrit:old gaffeur a écrit:Mouais... pas entièrement d'accord avec ça, pour ma part.
Le problème ne me semble pas de savoir si on produit ou pas dans des pays à niveau de vie moins élevé que le nôtre: après tout, si personne n'achetait ce qu'ils produisent, leur niveau de vie serait encore inférieur et la gestion des déchets certainement pas meilleure. La question est plutôt de savoir quelles sont les conditions que l'on accepte, et de décider d'acheter ou pas en conséquence. La gestion des déchets pourrait en être une, au même titre que le refus du travail des enfants, de l'esclavage ou autre joyeuseté du genre. Ça obligerait les entreprises qui se relocalisent dans ces pays pour éviter nos normes et notre fiscalité de faire les (mêmes) efforts là bas qu'ici. Donc, si notre responsabilité de consommateur, c'est de s'informer sur les conditions de production de ce qu'on acquiert et de refuser d'acheter ce qui ne nous semble pas en phase avec nos valeurs personnelles, je ne pense pas qu'on puisse dire que 'nous avons toute la responsabilité' de la pollution dans les pays dits émergents. Le raccourci est un peu trop fort, il me semble.
T'as quoi comme micro ? Un Apple ? Et il fabriqué où ? T'as visité le pays ? Et tu portes qu'elles fringues ? Et ton smartphone ?
J'ai du m'exprimer de travers.
Donc, petites précisions sur mon post précédent.
* Je n'ai jamais dit ( bien au contraire -relisez la première phrase de mon message) qu'il ne faut pas acheter des produits fabriqués dans des pays émergents (c'est de toutes façon devenu impossible -la fabrication locale d'ordi en France est plus que limitée, et les pièces viennent toutes de Chine), ni que je m'astreignais à faire l'analyse des conditions de production de chaque truc que j'achète- et encore moins à visiter les usines et leur environnement.
* Ce que je contestais est le '
TOUTE la responsabilité' du message de Rase Cailloux. En effet, faire porter
TOUTE la responsabilité des dégradations environnementales dans les pays en développement sur les acheteurs des pays développés, c'est ignorer la nécessaire action des populations locales elles mêmes, et de leurs dirigeants, dans les choix qu'ils font pour eux mêmes. Nier cette part là de l'équation revient à valider une forme de colonialisme économique déguisé, que je refuse entièrement: je suis d'accord avec Macron quand il a dit l'autre jour en réponse à une interpellation d'une étudiante de Ouaga sur la clim' dans l'Université que ce n'était pas de sa responsabilité qu'elle reste en fonctionnement une fois qu'il serait parti, car il n'était ni la puissance coloniale, ni le gestionnaire de l'établissement. Et le président burkinabé semble être d'accord avec ça. Ce que nous pouvons faire, ce n'est certainement pas de nous substituer entièrement aux acteurs locaux, mais seulement de peser ( un peu) sur leurs choix par l'établissement des cahiers des charges qui guident ce que nous souhaitons acheter ou pas. Dans beaucoup de cas, ces cahiers des charges ( labels ou autre, genre Max Havelaar pour les productions agricoles, PEFC pour le bois d'arbre, et quelques autres) existent, et permettent de faire avancer les choses dans un sens compatible avec l'intérêt des acheteurs et celui des populations locales. Mais personne n'est forcé de s'en servir pour décider de ce qu'il achète ou pas - ert c'est là que nous citoyens pouvons intervenir, pas ailleurs.
* quant à la question des moyens, elle se pose bien sur dans de nombreux pays, mais pas partout. La Chine est devenue un pays riche - s'ils n'agissent pas (assez) en faveur de leur environnement, c'est un choix qui leur incombe, pas à nous car nous n'avons pas d'autre moyen d'intervention que la discussion et la force de conviction!
Donc, en résumé: bien sur que nous avons une part de responsabilité ( comme nous en avons une aussi vis à vis des pays développés avec lesquels nous commerçons, les Etats Unis en premier lieu), mais pas
TOUTE la responsabilité.
Et merci pour le reportage photo!