Victor-theophile a écrit:en effet quand même assez surpris du paquet de saloperies que l'on peut retrouver comme ces matières actives de synthèse du genre désherbant ou fongicides, la limite est souvent difficile entre les 2, les mêmes familles chimiques peuvent avoir des variantes fongicide ou désherbant.
Oui, c'est exact. Je suppose que les herbicides genre diuron sont en fait utilisés comme algicides dans les AF. Ca marche bien sur tout ce qui est apte à faire de la photosynthèse, dont les algues.
Victor-theophile a écrit:Vu aussi que les plus dosés en cuivre, sont donnés pour plusieurs années.
Oui, mais apparemment pas tous. Le M300 qui était le plus chargé en cuivre ne marche pas mieux dans le temps que les AF type International, trois fois moins dosés; par contre, il relargue un max de cuivre dans les premiers mois d'immersion. En fait, je pense que ce genre de formulation est prévue avec l'idée que les plaisanciers repasseront une couche tous les ans - donc la tenue à deux ans est un peu accessoire. Dans ce cas, pas la peine de blinder en cuivre, visiblement. Les doses des AF 'normaux' suffisent amplement, et le reste n'est que polluant inutile. Mais le cuivre fait visiblement vendre...
Victor-theophile a écrit:Comme pas mal de saloperies peuvent aussi venir de l'agriculture transportées par les rivières et les fleuves, sans vouloir minorer l'effet de nos bateaux, ils sont bien loin d'être les seuls en cause et bien d'autres sources doivent faire beaucoup plus de dégâts.
Tu as très certainement raison. Et une part non négligeable des pollutions des eaux par les pesticides était en fait d'origine non agricole ( désherbage des voies de chemins de fer, des trottoirs des villes, etc... sans compter les jardins des amateurs qui ne se privaient pas de se servir des molécules et préparations qu'ils décriaient par ailleurs). Ces usages sont maintenant interdits ou très limités suite à l'entrée en vigueur de la loi Labbé, mais beaucoup de ces molécules ( en particulier les plus anciennes) sont très persistantes dans l'environnement. cela explique pourquoi on trouve encore dans l'eau des traces de lindane ou de DDT, pourtant interdits depuis 30 ans au moins ( sans parler de la chlordécone aux Antilles, qui est un cas extrème), et d'herbicides triazines qui sont eux aussi désormais bannis je crois.
Par ailleurs, l'essentiel de la pollution par les antifouling est sans doute imputable aux gros navires - le rapport entre les quantités totales vendues et celles vendues aux plaisanciers, citées dans l'étude, est parlant. Ceci dit, ce rapport explique sans doute bien la situation à proximité des ports de commerce ou de pêche. Par contre, dans les marinas et ports de plaisance, ce sont sans doute bien les AF appliqués sur nos carènes qui sont les premiers en cause. Il serait d'ailleurs intéressant de savoir quelles sont les concentrations relatives de ces différents produits dans les deux types de port...
Victor-theophile a écrit:A noter aussi que quand on est avec des matières type perturbateurs endocriniens,la règle qui voudrait que c'est la dose qui fait le poison, ne fonctionne pas, des micro-doses peuvent être tout aussi toxiques. Les nouveaux produits sans cuivre ne sont peut être pas aussi blanc que l'on veut bien le dire.
Exact là encore. Tu as sans doute noté que pratiquement toutes ces peintures contiennent des dérivés de benzène et autres composés organiques aromatiques. Ils sont sans doute un peu biocides (je ne sais pas si vous avez essayé de tremper n'importe quel être vivant dans une préparation contenant du benzène ou du toluène, mais en général, les sujets de l'expérience apprécient assez peu leur nouvel environnement), mais doivent également assurer la tenue et l'imperméabilité de la peinture. Les phtalates etc sont des plastifiants, entre autres.
Victor-theophile a écrit: Pour nos bateaux plus faciles a échouer que les nouveaux classe America, béquillage plus un coup d'éponge ou de brosse légère est une bonne solution sauf que l'on va se faire gauler pour carénage interdit alors que passer une bonne couche tous les ans sera parfaitement dans les clous même si ce sera bien plus polluant.
Il suffit de passer le coup d'éponge ou de brosse sur une zone de carénage, n'est ce pas...
L'étude souligne en effet que les métghodes mécaniques sont les moins agressives pour l'environnement marin. C'est cependant marrant de constater que quand on fait l'analyse complète du cycle de vie ( c'est à dire depuis la production des outils jusqu'à leur élimination), elles géèrent de gros volumes de déchets ( c'est volumineux, une brosse ou un nettoyeur haute pression par rapport à un pinceau ou un pot d'AF), et donc se retrouvent mal classées en terme d'impact total. Je ne suis pas sur que les critères utilisés soient tous les bons pour déterminer cet impact (en particulier, ils ne prennent pas en compte vraiment que le karcher ou la brosse ne sont pas à usage unique, et qu'il faudrait donc les comparer aux AF sur leur durée totale d'utilisation, ce que l'étude ne dit pas), mais le résultat interpelle quand même.
Victor-theophile a écrit: je suis mauvaise langue car manifestement, les futurs classe América auraient au contraire une grande facilité à échouer mât en bas, avec un peu de vase pour le planter, ce sera nickel pour nettoyer la carène et puis c'est plus économique, ils ont pas de quille donc moins besoin d'antifouling
Et puis, ils sont suffisamment peu longtemps dans l'eau pour que l'AF soit superflu...
On en revient au plan B de Péchal': naviguez peu et gardez vos bateaux au sec, vous aurez résolu le problème!